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Le jeûne : nouvelle arme de lutte contre le cancer ?

« Le cancer fait partie des pathologies dont les conséquences sur la qualité de vie sont considérables et dont l’issue est souvent incertaine. Par ailleurs, la prise en charge thérapeutique est parfois d’une efficacité toute relative et certains traitements sont extrêmement invalidants. Ainsi près de 4 patients sur 5, pensant que « la médecine officielle » ne pourra pas leur apporter la guérison, se tournent vers des alternatives thérapeutiques dans lesquelles ils placent leur espérance. Il suffit de surfer sur différents moteurs de recherche pour constater qu’une multitude de méthodes sont présentées comme permettant de guérir la maladie cancéreuse. Parmi ces approches, la nutrition représente évidemment une thérapie de choix. Ainsi, depuis quelques années s’est développée l’idée que la restriction alimentaire ou le jeûne pourraient être efficaces pour lutter contre le cancer et, ou renforcer l’efficacité du traitement et/ou encore limiter les effets secondaires de ce dernier.
L’une des particularités des cellules cancéreuses est que leur renouvellement est rapide et qu’elles ont des besoins nutritionnels élevés. Ainsi un apport constant et régulier en nutriments leur permet une croissance optimale. Certains avançant qu’en réduisant l’apport en nutriment (par un jeûne ou une restriction), il est possible de lutter contre le cancer, de renforcer l’efficacité du traitement anti-cancéreux, ou encore d’en limiter les effets secondaires. Si des études in vitro et précliniques montrent que la restriction alimentaire ou le jeûne total pourraient limiter la croissance tumorale ou avoir un effet protecteur sur les cellules saines dans un contexte de chimiothérapie, leurs résultats ne peuvent malheureusement pas être généralisés et particulièrement chez les sujets âgées. Par ailleurs, aucune de ces données expérimentales n’a encore été confirmée chez l’homme.
La prudence est donc de mise dans un contexte où la malnutrition et la perte de poids sont reconnues comme des facteurs majeurs de dégradation du pronostic des patients. »
Dr Christophe MOINARD, Professeur Université Grenoble Alpes, Laboratoire de Bioénergétique Fondamentale et Appliquée, INSERM U 1055.
Allocution du 01.02.2017 – Journée Annuelle Benjamin Delessert – Paris

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